Le salariat

face à la précarité étudiante

La précarité en quelques mots

La précarité est une situation caractérisée par le manque de stabilité et de perspectives d’évolution. Associée généralement au chômage ou aux personne sans emploi, elle touche en réalité toutes tranches d’âge et tous les profils dont les étudiants. La précarité étudiante n’est pas seulement un phénomène d’actualité 2019, mais une réalité présente depuis de nombreuses années

Un tragique événement a lancé le sujet de la précarité étudiante ces derniers mois, mettant en lumière un phénomène contre lequel de nombreuses associations étudiantes se battent depuis des années. Dorénavant le gouvernement est obligé de réagir et l’expertise des associations luttant quotidiennement pour l’amélioration de la vie étudiante dévient incontournable.

Un phénomène invisible 

Aujourd’hui,  selon l’Observatoire de la Vie Étudiante,  1 étudiant sur 5 est en dessous du seuil de pauvreté. Parmis eux, des étudiants sans domicile fixe, ne mangeant qu’une fois par jours, renonçant aux soins médicaux, au chauffage ou au confort et mettant en danger leur santé physique mais aussi mentale. Pourtant, nous ne les voyons pas.  En effet, une grande majorité des personnes en situation de précarité n’en n’ont pas conscience. D’autres cachent leur situation par honte de ne pas réussir à subvenir à leurs besoins. 

 

Pourtant ce phénomène existe depuis des années et touche presque la moitié des jeunes aujourd’hui. Le problème est donc loin d’être résolu, venant mettre en péril le bien-être des étudiants. 

 

 

 

Le bien-être et la réussite étudiante en danger

La réussite étudiante et la bonne santé morale et physique des étudiants sont mis à dure épreuve de nos jours.  En effet, la précarité que connaissent certains étudiants entraine de réelles répercussions physiques avec le non-accès aux besoins primaires comme la nourriture ou le sommeil, auxquels viennent s’ajouter l’isolement social et l’anxiété

Bien souvent, les étudiants en situation de précarité ne se donnent pas le droit de sortir ou d’exercer une activité physique, sportive ou culturelle. Néanmoins, ces temps peuvent s’avérer extrêmement importants pour la réussite sociale mais aussi scolaire de l’étudiant, notamment en période de grand stress que peuvent représenter une semaine d’examen. 

De plus, les sacrifices engendrés ne se voient pas. Les jeunes préfèrent sacrifier le chauffage, que les sortis entres amis qui permettent de maintenir un lien social. Les conditions d’études deviennent alors de plus en plus difficiles, favorisant le décrochage scolaire et engendrant indéniablement des complications, comme des allers-retours aux bibliothèques universitaires pour étudier dans des conditions descentes. Ces conditions entraînent alors fatigue et découragement.

 

La précarité en quelques chiffres

Selon l’Observatoire de la Vie Étudiante, 

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des étudiants sautent régulièrement des repas

%

des étudiants présentent des signes de détresse psychologique

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Renoncent aux soins médicaux

%

des étudiants salariés affirment que leur travail est indispensable pour vivre

Un salariat étudiant normalisé

Face à la précarité et à l’insuffisance des aides accordées aux étudiants, une seule réponse s’est imposée : le salariat. Aujourd’hui, 46% des étudiants ont un emploi en parallèle de leurs études. Pourtant, cette situation n’est pas « normale ».

Le salariat étudiant est en augmentation ces dernières années, devenant une réelle nécessité pour subvenir à aux besoins quotidiens mais aussi assurer un meilleur niveau de vie. Une situation alarmante quand on sait qu’un salariat trop important (soit plus de 15h par semaine) vient doubler les risques d’échec scolaire. Instabilité, stress, fatigue, et autres facteurs viennent alors perturber la vie de l’étudiant, entrainant notamment un absentéisme plus important.

Ainsi, bien que le salariat étudiant se soit normalisé au fil des années, il se revèle être une véritable situation de précarité lorsqu’il n’est pas choisi.

 

et Les jeunes en formation dans le champ du sport ? 

Chaque année, des milliers de jeunes sont confrontés à de nombreuses dépenses et notamment lors de la rentrée. Viennent en effet s’ajouter aux dépenses de la vie courante, les frais spécifiques à cette dernière : droits d’inscription, CVEC, complémentaire santé, frais d’agences, assurance logement, matériel pédagogique sont autant de frais auxquels doivent faire face l’ensemble des étudiants. Pourtant, la rentrée en STAPS entraîne elle aussi de son côté quelques frais supplémentaires, comme notamment le matériel sportif ou les frais de médecine préventive

Car oui, tout au long de leurs études, les jeunes en STAPS ou en formations dans le champs du sport, se voient contraints d’acquérir le matériel nécessaire pour chacune des pratiques qu’ils étudieront au cours de leur parcours universitaire. Une dépense supplémentaire et un frein de plus à l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur, favorisant encore davantage les situations de précarité.

 

L’ANESTAPS préconise…

  • L’augmentation du nombre de logements étudiants et la baisse des loyers des résidences CROUS 
  • La facilitation de l’accès au logement par l’augmentation et l’amélioration des services d’aides au logement, en particulier le dispositif VISALE
  • La baisse des prix du ticket du Restaurant Universitaire et l’amélioration de la qualité alimentaire
  • Une augmentation des services de restauration étudiant
  • Une reconstruction des aides sociales pour une meilleure adaptation et lisibilité  pour les jeunes
  • Le renforcement de l’accès au sport et à la culture notamment par les services universitaires
  • La création de services sportifs au sein des résidences universitaires
  • Le développement des AGORAé dans l’ensemble du territoire par un soutien des universités

SOUS-TITRES
ZOÉ: Ça me choque pas vraiment étant donné le peu d’aide qu’on a est la difficulté à les avoirs. Dans le sens où même dans la demande de bourse à temps. On récupère la bourse en octobre ou en novembre.

Je m’appelle Zoé, je suis en master 1 STAPS à Orsay. J’ai 21 ans et j’habite en région parisienne depuis que je suis née. Je fais du rugby depuis 13 ans et malheureusement depuis quelques années, enfin depuis 2 ans je me suis blessé à l’épaule, je ne peux plus pratiquer. Donc ça me manque, je suis un peu frustré et je trouve pas une autre pratique qui me convienne à la place.

Pourquoi avoir choisi STAPS?

J’ai choisi la filière STAPS, elle était en concurrence avec la Sorbonne en arts plastiques et en fait au départ. Avec les tirages au sort j’ai été bloqué et on m’a mis d’office en art plastiques. C’est le seul vœux que j’ai eu alors que j’avais de très bons résultats et de très bonnes notes avec un bac S. En fait, je n’ai pas été prise en staps , j’ai donc commencé la Sorbonne pendant un mois en septembre. Et donc en fait, la fac d’Orsay m’a envoyé un mail fin septembre pour me dire qu’en fait il y a de la place. c’est comme ça que j’ai commencé staps. Donc avec un mois de retard en fait, mais je n’ai pas loupé grand-chose.

Comment finances-tu tes études ?

Depuis ma terminale, je travaille en parallèle au départ je travaillé le week-end. Je travaillais dans la restauration, je faisais du service et apres j’ai changé pour passer plus sur la semaine pour avoir mes week end. Arrivée en staps j’ai eu ma voiture, ça m’a permis d’être plus autonome et ça m’a permis de travailler le soir en semaine. et de me bloquer un ou deux jours sur la fac pour travailler et louper des cours de la fac que je rattraper apres. Donc je suis obligée de m’assumer toute seule.

Penses-tu être suffisamment renseignée sur les aides ?

En ce qui concerne les aides on est quasiment pas renseigné. Et enfaite même d’obtenir la bourse quand on est boursier c’est super difficile, on arrive pas a les joindre, les dossier sont jamais complets alors que les documents on les envoient donc c’est hyper difficile d’avoir accès même à ces aides la.

Quel emploi as-tu eu jusqu’à maintenant?

donc j’ai commencé fin de terminale a travail dans la restauration, faire du service, du bar, de la vente à emporter, etc.
ensuite j’ai travaillé dans beaucoup de centre de loisirs pendant les vacances quelques choses de plus ponctuelle et ensuite j’ai commencé à travailler dans les collèges et tant que surveillante en 2ans et en parallèle je cumulais un deuxième emploi je travaillais au mcdo j’étais en contrat de 10h parce que mon contrat de 20h au collège ne me suffisait pas. donc j’ai arrêté macdo fin août pour le master pensant que j’aurai pas le temps, que je m’en sortirai. Et en fait il s’avère que je me suis vite rendu compte que non seulement j’avais le temps et qu’en plus c’était vraiment crik crak pour les courses.
Donc j’ai recommencé à travailler au mcdo, donc je fais à peu près 35h par semaine en plus des cours.

Est-ce que cumuler deux emplois a pu nuire à tes études ?

ouais complètement parce que j’ai beaucoup moins de temps pour réviser il y a quand même énormément de cours auxquels j’assiste pas bien sûr je rattrape tous les cours. J’ai des gentils camarades qui me filent les cours. Mais c’est pas pareille d’assister aux cours t’as pas les exemples, il te manques des choses, etc.

20% des étudiants en situation de précarité, qu’en penses tu ?

Ça me choque pas vraiment étant donné le peu d’aide qu’on a est la difficulté à les avoirs. Dans le sens où même dans la demande de bourse à temps. On récupère la bourse en octobre ou en novembre mais de la même manière que d’autres aides, les APL ou autres.
Donc je pense que ça explique beaucoup de galère comme en début d’année.
Il y a les frais d’inscription à payer, la carte navigo, il y a tout d’un coup. Les impôts en fin d’années fin c’est vraiment énorme. Donc ouais je peux comprendre qu’il y est énormément d’étudiants en précarité