Le 23 mai dernier, 57 enseignant•es du secondaire affecté•es dans le supérieur (ESAS) de l’Université de Rouen présentaient leur démission, suivis ensuite par leurs collègues de nombreuses autres universités et composantes STAPS comme Nantes, Brest ou encore Montpellier. Pour cause, une inégalité dénoncée dans l’attribution des primes entre les professeur•es agrégé•es et certifié•es (PRAG/PRCE) et les enseignant•es chercheur•euses.

En effet, dans le cadre du Régime indemnitaire des personnel‧les enseignant•es et chercheur•euses (RIPEC), le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) annonçait en début d’année une revalorisation des primes sur les responsabilités particulières à hauteur de 6000€ pour l’année 2027. Parallèlement, les ESAS voient leur prime de l’enseignement supérieur (PES) revalorisée à hauteur de 3000€.

Les conséquences engendrées par ces démissions dans les établissements concernés mettent en évidence le rôle central des PRAG/PRCE dans l’accomplissement de leurs missions pédagogiques et administratives. Ces conséquences se font davantage ressentir dans les composantes STAPS, ou les PRAG/PRCE composent une majeure partie des équipes. Ainsi, les difficultés rencontrées dans le traitement des dossiers Parcoursup et MonMaster, la tenue des jurys d’examens ou encore la remontée des notes viennent impacter injustement la fin d’année universitaire de nombreux étudiant•es en STAPS.

Conjuguée aux problématiques préexistantes de ressources humaines au sein de la filière STAPS, cette situation menace directement la bonne tenue de la rentrée universitaire 2023 pour de nombreuses composantes.

En effet, bien qu’essentielle, l’enveloppe de 5,4 millions d’euros fléchée vers la filière STAPS grâce au mouvement #STAPSOubliés n’a aujourd’hui pas permis le recrutement des 80 postes annoncés par le MESR. Les taux d’encadrement de la filière STAPS restent aujourd’hui trop insuffisants et ne permettent ni aux personnels ni aux étudiant•es d’évoluer dans des conditions décentes.

Les négociations à venir entre le gouvernement et les partenaires sociaux concernant la revalorisation des primes doivent mener à une issue positive, condition essentielle pour permettre à la communauté STAPS d’aborder sereinement la rentrée universitaire 2023. L’ANESTAPS rappelle par ailleurs la nécessité absolue d’accompagner financièrement et de manière pluriannuelle le développement démographique de la filière STAPS.

L’ambition d’une nation sportive ne saurait être atteinte en formant les futur•es professionnel•les du sport dans des conditions indignes. Les étudiant•es en STAPS ne doivent plus subir ces choix politiques menant à la dégradation de l’enseignement supérieur public.