QU’EST-CE QUE LES TCA ?

Les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) sont définis par le DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux, Crocq & Guelfi, 2015) comme étant « des perturbations persistantes de l’alimentation ou du comportement alimentaire entraînant un mode de consommation pathologique ou une absorption de nourriture délétère pour la santé physique ou le fonctionnement social » (p. 387). Ils représentent 10% (au minimum) de la population française, soit près de 7 millions d’individus et parmi les plus connus, on retrouve l’Anorexie Mentale, La Boulimie Nerveuse et l’Hyperphagie Boulimique (Grigioni & Déchelotte, 2012).

QUELLES EN SONT LES CAUSES ?

Même si les TCA restent encore une énigme clinique, le DSM-5 évoque principalement des facteurs tempéramentaux, environnementaux, génétiques, sociaux  ou encore physiologiques. L’adolescence est une période de la vie durant laquelle les TCA sont les plus fréquents du fait des nombreux changements corporels et psychologiques qu’elle entraîne : puberté, regards des autres, recherche d’une identité, etc. Le sport peut également être la cause, ou la conséquence, du développement des TCA. En effet, un sport exigeant physiquement peut mener au développement de ces troubles. A l’inverse, ces derniers peuvent être associés à une activité physique excessive dans le but de perdre du poids ou de sculpter son corps.

LES TCA & LE SPORT ?

Le sport de haut niveau, par exemple, peut être considéré “à risque” et est très propice au développement des TCA de par les conditions strictes auxquelles les athlètes sont confrontés : régimes alimentaires particuliers, entraînements répétés, corps soumis prématurément à de nombreux efforts physiques, etc (Scoffier-Mériaux, 2019). Les sportifs sont soumis à une forte pression et repoussent leurs limites jusqu’à prendre de mauvaises habitudes. En 2009, une étude a démontré que  25,5% des sportifs, contre 15% de la population générale, présentaient des troubles alimentaires (Greenleaf, Petrie, Carter et Reel).

Il existe même une forme subclinique d’anorexie propre au domaine sportif : l’anorexie athlétique. Elle se définit par “une perte de poids consciente dans un but de performance, selon un processus global de planification d’entraînement de l’athlète. Le corps est ainsi instrumentalisé et doit se soumettre aux exigences de la discipline sportive.” (Moscone et al., 2014, p. 53). La Bigorexie, ou Anorexie Inversée, est également assez présente dans le milieu du sport. A l’inverse de l’Anorexie Mentale, le patient atteint de Bigorexie ne cherche pas à perdre du poids, mais à augmenter sa masse musculaire dans le but de sculpter un corps qu’il pense parfait et d’augmenter sa performance. Pour cela, en plus de pratiquer une activité physique excessive, le sportif concerné ingère énormément de compléments alimentaires, de stéroïdes, allant jusqu’à s’injecter des produits dopants. Certaines disciplines exposent davantage aux TCA, tels que les sports esthétiques, dans lesquels la minceur est une “norme corporelle considérée comme nécessaire” (Moscone et al., 2014, p. 54)  et les sports à catégorie de poids.

Théo, ancien judoka de haut niveau, est passé par là. Il a livré lors d’un témoignage pour StopTCA que « La gestion du poids est une étape essentielle de la performance ». Le jeune homme explique qu’il s’efforçait à perdre du poids afin de rentrer dans des catégories inférieures à la sienne. Pourtant, l’alimentation est le premier carburant permettant au corps d’être performant et de mener le sportif à la victoire. S’en priver peut être très dangereux, et Théo en a malheureusement fait les frais :  “J’étais vraiment trop carencé et en pleine compétition, je me suis pété le genou”.

“ La gestion du poids est une étape essentielle de la performance – Théo, ancien judoka de haut niveau „

On retrouve également les TCA dans des disciplines auxquelles on ne pense pas forcément, telle que l’escalade. Svana Bjarnason, grimpeuse de haut niveau, témoignait en février 2021 pour PlanetGrimpe, site dédié à l’escalade. Elle confie que dans ses souvenirs, on lui conseillait de perdre un peu de poids avant les compétitions et que, bien que cela paraisse anodin, ce sont ce genre de petites réflexions qui petit à petit font germer les comportements amenant au développement des TCA. Elle se souvient également d’un petit carnet dans lequel elle écrivait “tous les repas que je prenais à cette période, et parfois à côté il y avait un (V), qui signifiait « vomi »”. L’escalade étant une discipline sportive dans laquelle l’athlète est amené à se porter, il n’est pas rare de vouloir chercher à être le plus léger possible, allant jusqu’à se mettre en danger.

COMMENT LES REPÉRER ?

De nombreux “symptômes” sont repérables, notamment : une baisse de la confiance en soi, un repli sur soi-même, l’évitement des repas, des comportements modifiés, des aliments qui disparaissent, une obsession de son corps et de la performance, une forte comparaison avec les autres, etc. Dans le cas de l’Anorexie Athlétique, d’après Moscone et al. (2014), on retrouve également une restriction alimentaire ou des comportements boulimiques, une diminution de la masse osseuse et des troubles du cycle menstruel chez les femmes. Beaucoup d’éléments peuvent alerter, mais le premier signe est le fait de ne plus avoir de liberté dans ses choix alimentaires.

QUELLES SOLUTIONS ?

Au même titre qu’il existe autant de TCA que de personnes souffrant de TCA, il existe autant de traitements/soins que de patients. Chacun a ses propres besoins en fonction de son tempérament et de l’origine de la pathologie. De nombreux accompagnements  sont possibles : thérapie multifamiliale, thérapie motivationnelle ou des traitements plus classiques tels que la prise en charge psychologique, nutritionnelle, ou même l’hospitalisation dans les cas les plus critiques. Le plus souvent, une prise en charge multidisciplinaire est conseillée.

“ L’activité physique peut aussi être une solution. „

Moscone et al. (2014) rapportent que l’activité physique thérapeutique, dans le cadre des TCA, permet d’améliorer l’estime de soi, l’image de son corps et enfin de diminuer le niveau d’anxiété et les tensions du corps.

Bien que l’activité physique puisse paraître proscrite, dans le cas de patients atteints d’Anorexie par exemple, cela n’empêche pas ces derniers de pratiquer du sport de manière excessive quitte à aggraver leur santé. Par conséquent, il vaut mieux leur permettre de faire du sport mais de manière encadrée afin de les canaliser. C’est pourquoi depuis plusieurs années, plusieurs programmes d’Activité Physique Adaptée (APA) existent, permettant aux patients de s’exprimer et d’extérioriser leurs émotions d’une nouvelle manière. Ce sont plutôt les pratiques douces qui sont privilégiées, telles que le yoga, le Tai-chi et la danse. Cependant, il est primordial de faire au cas par cas, en fonction de l’expérience de chaque patient. Un même programme d’APA n’a pas les mêmes effets et n’est pas vécu de la même manière en fonction des personnes. 

‟ Mais les STAPS ont donc bel et bien un rôle à jouer dans l’accompagnement des TCA ! „

POURQUOI EST-IL IMPORTANT DE SE FAIRE SOIGNER ?

Les Troubles du Comportement Alimentaire peuvent avoir énormément de conséquences. D’abord à court terme : manque de confiance en soi, isolement social, perte ou prise de poids, etc. Mais également à long terme : blessures, aménorrhées chez les femmes, perte des cheveux, ostéoporose, problèmes cardiovasculaires, crise cardiaque, diabète, cholestérol, détérioration des reins, suicides, etc. Les conséquences sont différentes en fonction de chaque TCA mais peuvent être irréversibles, c’est pourquoi il est primordial de les repérer et de prendre en charge les personnes concernées le plus tôt possible. Il n’y a pas de honte à reconnaître que l’on a besoin d’aide, il est important de s’écouter et d’aller vers le professionnel en qui on a confiance !

– STOP TCA –

StopTCA est la première plateforme de téléconsultation destinée à accompagner les personnes souffrant de Troubles du Comportement Alimentaire, et les proches. 

L’accompagnement est pluridisciplinaire grâce à la participation de divers professionnels de santé, paramédicaux (psychologues, diététiciens, sophrologues …), tous experts en la matière. 

Grâce à StopTCA et par le biais d’une plateforme spécialement développée pour les praticiens, ceux-ci peuvent travailler ensemble, en équipe, au profit du patient/proche comme s’ils se trouvaient dans un seul et même établissement. Ceci permet donc d’assurer un suivi complet et d’aller dans la même direction

Les consultations se font soit par téléphone, soit par visioconférence.

StopTCA souhaite de cette façon combler les déserts médicaux, permettre aux patients/proches de bénéficier d’un égal accès aux soins, remédier aux mois d’attente pour une hospitalisation ou un premier rendez-vous,  et enfin proposer une équipe compétente.