A quelques mois de la rentrée 2017, les problématiques qui touchent aujourd’hui la filière STAPS sont grandissantes. Tandis que nous assistons à un fort engouement des jeunes qui souhaitent s’inscrire dans cette filière avec plus de 34 000 demandes, seules 54% d’entres elles ont pu être satisfaites après la première phase d’admission de la plateforme Admission Post Bac, du fait de la mise en place des capacités d’accueil et de la pratique du tirage au sort à l’entrée de la première année de licence.

Avec quatre systèmes de formation différents dans le champ du sport en France, notre système est totalement illisible, tant pour les employeurs que pour les étudiants actuels ou à venir. Seulement, résumer cet engouement et la problématique des capacités d’accueil en STAPS à une notion d’orientation manquée serait simpliste, et réducteur. Nous avons travaillé sur l’orientation des jeunes depuis des années, et nous tirons les conclusions suivantes: la filière STAPS reste la seule filière du service public accessible, et qui garantit une prise en charge sociale pour les jeunes voulant s’orienter vers le champ du sport.

Depuis sa prise de fonction en mai dernier, la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a pu effectuer plusieurs annonces auxquelles nous sommes attentifs : la fin du tirage au sort dans les filières en tensions à partir de la rentrée 2018, ainsi que la volonté de travailler sur la réorganisation des formations dans le champ du sport en collaboration avec la Ministre des Sports, Laura Flessel. Si nous saluons ces annonces, revendications de longues date de l’ANESTAPS, nous resterons vigilant quant à la mise en application de ces propositions.

Nous défendons un système éducatif permettant à chaque jeune de monter en compétences et d’obtenir une qualification répondant à son projet d’avenir sans aucune forme de sélection et de prérequis. S’opposer à la sélection n’est pas entériner un dogme, l’ANESTAPS se fait force de propositions pour apporter des réponses concrètes aux différents enjeux auxquels nous faisons face. Depuis des années, l’ANESTAPS propose de revoir l’articulation des formations dans le champ du sport, une réforme profonde du lycée et de l’orientation, la mise en place d’un plan d’investissement majeur dans l’enseignement supérieur, le développement du travail avec le monde socio-économique, ou encore la revalorisation des filières courtes. Ainsi, nous avons la ferme volonté et nous sommes prêts à participer aux échanges et travaux prévus pour atteindre cet objectif.

Cependant, même si la volonté de réformer ce système à bout de souffle est présente, la situation de la rentrée 2017 reste effrayante.

En septembre, ce sont en effet des milliers de jeunes qui n’auront pas accès à la formation de leur choix. Des milliers de jeunes se verront éloignés de leur projet professionnel faute d’un manque d’investissement politique de l’état, tant financier qu’organisationnel afin de donner à notre système d’enseignement les moyens d’assumer ses missions. Tirage au sort, formations et prépas privés viennent profiter de la détresse des jeunes … la situation n’est plus ni tolérable, ni acceptable.

Depuis plusieurs années, nous entendons les engagements des différents gouvernements et de certains acteurs universitaires mais à chaque fois sans réelle volonté d’aller jusqu’au bout des sujets. Si nous avons obtenu un réinvestissement de 850 millions d’euros à destination des filières en tension en 2016 : le constat est simple, nous n’en avons pas vu la couleur.

De ce fait les administrateurs de l’ANESTAPS, représentant des 62 000 étudiants en STAPS, ont adopté à l’unanimité, lors du dernier congrès national, une motion sous conditions appelant à la mobilisation générale à la rentrée 2017 si les étudiants n’obtiennent pas les garanties suivantes :

  • Un plan d’accompagnement d’urgence pour les milliers de jeunes n’ayant pas accès à la formation de leur choix en septembre 2017
  • Un investissement budgétaire majeur dans l’enseignement supérieur et notre système éducatif
  • Le lancement de la réforme des formations dans le champ du sport en collaboration avec l’ensemble des acteurs concernés
  • Abrogation du tirage au sort et lancement d’une réforme de l’orientation et de l’organisation de l’enseignement secondaire et supérieur pour la rentrée 2018.

CDP – Rentrée 2017 La colère gronde dans les UFR STAPS

Contact presse : Orlane FRANCOIS – Présidente de l’ANESTAPS  06.81.29.98.28 – presidence@anestaps.org