Bien que la France fasse partie des 10 pays les plus riches du monde, 20,8% des étudiants vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté, faisant ainsi de cette population l’une des plus pauvres de France. La précarité étudiante est une problématique remettant systématiquement en cause l’accès à l’enseignement supérieur et l’égalité des chances. Face à ce constat alarmant, l’ANESTAPS, seule organisation représentative des étudiants en STAPS, publie chaque année son indicateur du coût de la rentrée. En effet, cet outil nous permet de rendre compte de l’augmentation réelle des frais engendrés par la rentrée universitaire.
Illustrant l’augmentation des frais de rentrée, frais de vie courante et frais spécifiques à la filière STAPS, le 11e indicateur du coût de la rentrée de l’ANESTAPS est significatif des difficultés financières qu’éprouvent les étudiants STAPS lors de la rentrée universitaire. Le contexte de crise sanitaire impactant l’ensemble des étudiants vient mettre en exergue le précédent constat depuis maintenant 2 ans.
Par ailleurs, le gouvernement annonçait en juin dernier une augmentation des bourses sur critères sociaux de 4%, ne compensant pas l’inflation de 5,8% (en juin 2021). Ainsi, les dernières mesures pour le pouvoir d’achat déployées sont un acte grandement insuffisant ne répondant pas à la misère à laquelle fait face la population estudiantine. Ces mesures, ne concernant que les étudiants boursiers, délaissent encore une fois les étudiants en dehors des critères de bourses, pourtant tout autant touchés par la précarité. Cela témoigne d’un système d’aides sociales inadapté aux besoins des étudiants.
Les étudiants en STAPS se voient ajouter d’autres dépenses liées aux enseignements spécifiques à la filière, notamment avec l’achat obligatoire des équipements nécessaires à la pratique des Activités Physiques, Sportives et Artistiques (APSA), frais illégaux que les étudiants doivent donc débourser en supplément de leurs droits d’inscriptions. Pour cette rentrée 2022, 14,5% du coût total de la rentrée en STAPS sont consacrés à l’achat des équipements sportifs. Cela représente un obstacle pour nombre d’étudiants, les contraignant à souscrire des prêts étudiants ou encore à prendre un emploi alimentaire.
L’ensemble de ces constats témoignent d’un cruel manque de considération du gouvernement envers les étudiants. Il est urgent d’agir de façon concrète pour répondre durablement à ces problématiques, relevées par l’ANESTAPS depuis plusieurs années, et lutter contre l’extrême précarité à laquelle fait face l’ensemble des étudiants.
Enfin, à l’aube des jeux de Paris 2024, l’ANESTAPS s’indigne du manque de considération accordé aux futurs professionnels du champ du sport, et plus globalement, du peu de financement accordé aux universités pour le déploiement de politiques ambitieuses pour favoriser l’accès à la pratique de chaque étudiant.