À l’appel des syndicats de l’Éducation Nationale, enseignants, étudiants et lycéens se sont mobilisés en ce lundi pour protester contre la suppression des 2650 postes dans les collèges et lycées de France, annoncé par le gouvernement.
« Je suis en première cette année, et je veux faire STAPS après mon BAC et je suis inquiet de voir que des postes vont être supprimés car j’ai déjà pas eu EPS pendant 1 mois et demi car mon prof n’a pas été remplacé et surtout parce que je veux moi-même faire professeur d’EPS plus tard » Nous a confié Matthéo, lycéen présent à la mobilisation de Paris, inquiet.
Si cette suppression peut paraître faible par rapport au nombre total d’agents de l’Éducation Nationale, l’ampleur de la mobilisation, qui pour la première fois depuis 2011 a réuni tous les syndicats représentatifs de la maternelle au lycée, illustre la gravité des annonces du Ministre Jean Michel Blanquer. Étaient présents parmis eux l’UNSA, CFDT, SNEP FSU avec qui l’ANESTAPS collabore depuis maintenant plusieurs années.
Cette annonce de suppression va participer à la dégradation des conditions d’études des collégiens et lycéens. En substitut, le ministre Jean-Michel Blanquer propose de modifier le statut d’enseignant pour les contraindre à 2 heures supplémentaires au lieu d’une. Inutile de rappeler que dans les conditions actuelles, les enseignants assurent déjà entre 2h et 4h supplémentaires en fonction des académies.
Ce sont 11,3% des professeurs qui se sont mis en grève aujourd’hui, pour protester contre les répercussions que vont engendrer ces diminutions.
« Avoir moins d’élèves par classe va permettre un suivi plus personnalisé. Actuellement la réforme Blanquer va à l’encontre de tout ça, et va à l’encontre de la réussite des élèves » Carole – Enseignante en lycée appelant à se mobiliser également le 17 novembre.
Avec une diminution de 170 postes au CAPEPS (Certificat d’Aptitude au Professorat Éducation Physique et Sportive) l’année dernière, l’ANESTAPS reste également très mobilisée et a averti à plusieurs reprises le gouvernement. Il serait insensé de supprimer une nouvelle fois des postes au regard des ambitions que se sont fixées le gouvernement sur le sport, avec notamment l’accueil des plus grands événements sportifs internationaux. Dans l’optique d’un réel héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, la mise en place de “ Génération 2024 “ vient accentuer les liens entre la pratique sportive et le système éducatif. L’ANESTAPS rappelle donc l’incohérence gouvernementale qu’il aurait à supprimer davantage de postes pour le concours permettant de devenir professeur d’éducation physique et sportive. En effet, l’EPS reste l’unique accès à une pratique sportive gratuite.
Cette année sera également l’occasion d’avancer sur le chantier de la réforme de la formation des enseignants incluant le concours. L’ANESTAPS a par ailleurs, et depuis plusieurs années, milité pour faire évoluer le CAPEPS en mettant en avant l’incohérence d’un concours parfois archaïque et surtout mal placé en première année de Master. L’ANESTAPS en collaboration avec La FAGE sera force de proposition dans les négociations et suivra également de très près la réforme des ESPE (Ecole Supérieur du Professorat et de l’Éducation)
L’ANESTAPS réaffirme qu’elle sera prête à se mobiliser si le gouvernement ne prend pas en compte son message d’alerte ! Le Projet Loi Finances 2019, qui sera discuté mardi à l’Assemblée Nationale, doit tenir compte des enjeux capitaux que représentent l’éducation et le sport au sein de notre société.
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